Labidi est un jeune écrivain fauché. Pour survivre, il est coursier à vélo et habite en colocation dans une chambre de bonne. Entre petites magouilles et jobs d’appoint, Labidi essaie de concilier ses rêves d’écriture, ses amours naissantes et un train de vie au-dessus de ses moyens.

LE MOT DE LA PROGRAMMATION
Grande découverte de la section Panorama de la Berlinale 2021, Le monde après nous de Louda Ben Salah-Cazanas est un portrait sensible et social d’un jeune écrivain fauché (subtilement interprété par Aurélien Gabrielli, révélé dans Daniel fait face de Marine Atlan – Prix de la Critique lors de la 8e édition du festival), d’un transfuge de classe « bobo et prolo » en quête de sens, de reconnaissance et d’amour.

Son histoire intime touche ici à l’universel et nous donne à voir « ce vide urgent dans lequel nous sommes tous en train de sombrer ». Uberisation progressive des vies, précarisation grandissante de la jeunesse, hausse affolante des loyers, obsession de l’argent, problématiques identitaires et anxiété de réussir - ce premier film dresse le portrait d’une génération fatiguée, angoissée, à bout de souffle. L’une des grandes forces de cette autofiction repose néanmoins sur le fait qu’il n’y a pas d’hyper-dramatisation des situations. Le cinéaste, qui croit en l’amour, montre que la vie n’est pas aussi triste que dans certains drames sociaux. S’y mêlent également de la poésie, de la joie et de l’entraide.

Porté par trois thèmes musicaux d’une forte puissance symbolique – « Remember me » de Blue Boy / « Le chanteur » de Daniel Balavoine/ « Un homme heureux » de William Sheller – ce long-métrage nous enchante par sa contemporanéité et sa simplicité. Le monde après nous est une œuvre intense et vivante, d’une grande élégance, pleine de grâce et de maturité.

Justine Lévêque – Directrice Artistique