Une sélection de 11 courts métrages offrant un panorama de la jeune création française porté ici par sept réalisatrices et sept réalisateurs et proposant autant de documentaires que de fictions et de remarquables excursions expérimentales.
Une multiplicité de regards portés sur une société en perpétuelle mutation, témoignant d’un besoin de questionner tant l’état du monde que notre état d’être, de mettre en exergue les violences systémiques et les fractures sociales, de se révolter aussi face à l’état alarmant de notre planète. Une génération d’auteur.e.s qui interroge le présent par le prisme de la création, une jeunesse (é)perdue et en manque d’amour, des corps qui se questionnent, des corps abîmés et violentés, des corps qui rêvent encore, des corps qui se rassemblent et qui cherchent une/leur place. S’extraire du virtuel et s’ancrer dans le réel, enfin.
Une succession de rencontres et de passages initiatiques, d’un parking sous-terrain de la Défense à l’île de La Réunion, de la Guyane à Marseille, des rues désertes de Paris jusqu’à la chaleur des murs de chez Madame Arthur.
Une jeunesse en quête d’amour incarnée par deux premiers films, Le Voisin de Lou, virée rohmérienne de deux adolescents dans les rues de Paris de Victoria Lafaurie et Hector Albouker, et Ainsi commença le déclin d’Antoine de Paul Rigoux, rendez-vous maladroit entre un garçon solitaire et la femme de ses rêves surnommée Albertine. Ce joli clin d’œil à Proust nous rappelle que « regarder des films, c’est apprendre des choses sur la vie ». Une jeunesse incandescente avec le magnétique Bobby brûle, premier film du duo de réalisatrices Jade Boudet et Amélie Bigard, portrait édifiant d’un jeune couple white trash en quête de rêves « banals ». Adieu l’enfance, troisième film de Audrey Jean-Baptiste, aborde pour sa part subtilement le travail de deuil et le déni de grossesse de l’intense Jo, batteuse professionnelle superbement interprétée par Garance Marillier. Et il y a également cette jeunesse qui danse et qui se rassemble en secret dans l’Afrokingdom de Jérémie Danon, et celle en quête d’un refuge, d’un espace de liberté, d’un autre royaume dans le délicat et envoûtant King Max de Adèle Vincenti-Crasson (Cinéfondation 2021). Le très poétique Atér, troisième film de Marie Fages, et l’hypnotique One Thousand and One Attempts to Be an Ocean, second film d’école de Wang Yuyan (présenté à la Berlinale 2021), empruntent quant à eux des voies expérimentales pour questionner tant un monde qui nous échappe que notre rapport émotionnel à l’environnement. Enfin, il y a les enquêtes et réflexions menées sur la violence étatique et les fractures sociales brillamment abordées dans trois films d’une grande puissance tant visuelle que symbolique. Tandis qu’Écoutez le battement de nos images (Clermont-Ferrand 2021) de Audrey et Maxime Jean-Baptiste, donne une voix aux invisibilisés et aux abandonnés de Guyane, Contraindre (Visions du Réel 2021), du duo d’artistes fleuryfontaine, nous plonge dans une réalité augmentée inspirée de faits réels sur les répressions policières et les injustices sociales, et Confinés dehors (Clermont-Ferrand 2021) de Julien Goudichaud, dresse une chronique des esseulés, du royaume de la débrouille, de la survie et du manque d’amour – on y revient toujours.
Justine Lévêque – Directrice Artistique
Partie 1 : Ainsi commença le déclin d’Antoine – Atér – Bobby brûle – Le voisin de Lou – Contraindre – Écoutez le battement de nos images • [Durée : 1h50]
Ven. 17/09 – 18:30 – Le Lincoln – Salle 3 [BILLETTERIE]
Sam. 18/09 – 18:45 – Le Balzac – Salle 2 [BILLETTERIE]
Partie 2 : Confinés dehors – Adieu l’enfance – One thousand and one attempts to be an ocean – Afrokingdom- King Max • [Durée : 1h28]
Sam. 18/09 – 14:00 – Le Lincoln – Salle 3 [BILLETTERIE]
Dim. 19/09 – 16:00 – Le Balzac – Salle 2 [BILLETTERIE]