Onur Tukel

Le Questionnaire de Proust revu par CEFF

1. Quel est votre salle de cinéma préférée et pourquoi ?
Le Alamo Drafthouse Cinema, pour sa politique très stricte exigeant un vrai code de conduite du spectateur de cinéma. J’ai été consolé par le côté très sérieux du message qu’ils jouent au début pour demander d’éteindre les portables.

2. Votre diatribe cinématographique préférée.
Alec Baldwin dans Glengarry. Il apparaît dans le film à peine quatre minutes, il n’était même pas sensé y être au départ puisque dans la pièce de théâtre originale son personnage n’existait pas, mais il arrive et il fait un discours à tous les employés, en leur disant que s’ils ne concluent pas leurs ventes ils seront virés. Ou alors Chevy Chase hurlant sur sa famille, leur ordonnant de s’amuser dans Bonjour Les Vacances. Ou même Eddie Murphy dans 48 Heures.

3. La mort à l’écran que vous n’oublierez jamais.
Dans Police Fédérale, Los Angeles où un des personnages principaux, un officier de police, se fait tuer, un coup de feu en plein visage, au milieu du film. Je n’oublierai jamais cette scène, elle m’a toujours terrifiée.

4. La première affiche de film sur vos murs.
Je n’ai jamais vraiment mis de posters sur mes murs…

5. Le personnage de cinéma auquel vous vous identifiez le plus.
J’aimerai être une version du James Bond actuel, Daniel Craig. Parce qu’il est sexy et que c’est un p****n de James Bond.

6. Le regard caméra qui vous a le plus impressionné.
Jean-Claude Van Damme dans JCVD, le monologue qu’il a au début du film est tout simplement génial et il est très touchant.

7. Le film qui vous a le plus fait voyager.
Marrakech Express avec Kate Winslet, qui joue une jeune britannique, mère de deux enfants, vivant comme une nomade au Maroc.

8. Si vous deviez vivre dans un film, ce serait…
Waking Life: Prisonnier Du Rêve de Richard Linklater, où le personnage principal est pris dans un rêve, conscient que son état onirique, mais incapable de se réveiller. Il s’embarque dans un voyage philosophique en rêve, rencontrant des personnes très intéressantes sur son chemin. À l’autre extrémité du spectre de films, le long-métrage insouciant Jackass: The Movie serait probablement un endroit sympa où on ne ferait que boire et faire des bêtises.

9. Le film qui vous a le plus fait peur.
L’Exorciste, un des rares films que j’ai vu où ils réussissent à te faire croire que l’existence du Diable pourrait être réelle.

10. Le film avec lequel vous avez le plus ri.
Toutes les comédies des débuts d’Eddie Murphy.

Onur Tukel est un réalisateur américain d’origine turque. Il grandit en Caroline du Nord. Malgré le fait qu’il s’inscrit en Études Cinématographiques, il décide de changer d’orientation à mi-chemin en faveur du design graphique, ayant peur qu’une carrière de cinéaste ne lui permette pas de gagner correctement sa vie. “J’ai toujours eu un travail sur lequel je me concentrais, toujours gagné mon pain, acheté ma maison et ensuite j’en ai dépensé un peu pour faire mes propres films”.

Pendant son temps libre, Tukel fait des films maison avec ses amis, jamais conscient qu’il allait continuer, jusqu’en 1995, quand il tourne son premier film House of Pancakes. Il cite El Mariachi de Rober Rodriguez, Slacker de Richard Linklater et Clerks, Les Employés Modèles de Kevin Smith comme des influences majeures. “Je les aime parce que ce sont des films à petit budget, faits avec de la pellicule 16mm et ils sont magnifiques.” Parmi ses influences non-filmiques se trouvent des peintres, notamment des Expressionnistes allemands, tels que Otto Dix, George Grosz et Max Beckmann. “J’adore l’impression de douleur et de frustration qui se dégage des personnages et l’association d’un aspect très bande-dessinée tout en étant très morbide.” Les bandes-dessinées, celles de Jules Feiffer et tout particulièrement celles de Charles M. Schulz, sont une autre grande influence. “Les caractères des Peanuts sont dessinés avec des lignes très simples mais leurs voix sont névrosées et sarcastiques : j’adore la façon dont ils traitent de thèmes très adultes”.

“Avec mon premier film j’étais très concentré sur l’image et le côté technique du cinéma. Je faisais des storyboard pour chaque plan et j’essayais d’imaginer un style. Maintenant que je suis plus vieux je suis plus intéressé par la performance des acteurs que par l’aspect technique.” Il attribue son penchant précoce pour faire des films avant tout visuels à sa formation et à son expérience de graphiste. À ce jour, il continue à gagner sa vie en tant que graphiste, tout en travaillant en tant qu’auteur/illustrateur de livres pour enfants, peintre, et – récemment – comme acteur.

Summer of Blood, une comédie d’horreur, son sixième long-métrage, raconte l’histoire d’un New-Yorkais égoïste et jamais satisfait (interprété par Tukel) dont la vie est bouleversée quand il se fait mordre par un vampire. Le réalisateur le décrit comme un film de dialogues, à l’image très crue. “Nous avons utilisé deux caméras pour tourner rapidement et avoir un effet très spontané et immédiat.” L’inspiration vient de quatre autres films, eux aussi centrés sur un personnage principal qui est égocentrique, narcissique, à la limite dérangé : The Comedy de Rick Alverson, Embrasse-Moi, Vampire de Robert Bierman, American Psycho de Marry Harron et Habit de Larry Fessenden. “Au final, c’est un film sur l’égoïsme” explique Tukel.

Aujourd’hui Onur Tukel habite à New York. Il travaille avec un musicien à la création de clips vidéos pour l’intégralité des chansons de son album, qui mèneront à la création d’un film sur la vie du musicien, qui essaie d’équilibrer travail, musique et famille. Tukel joue aussi le premier rôle dans un docu-fiction à venir, sur un journaliste enquêtant sur un crime.

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