Le Questionnaire de Proust revu par CEFF
1. Quel est votre salle de cinéma préférée et pourquoi ?
Cinemark 24. C’est à 20 minutes de chez moi, c’est mon QG.
2. Votre diatribe cinématographique préférée.
Samuel L. Jackson dans la scène du dîner dans Pulp Fiction de Quentin Tarantino.
3. La mort à l’écran que vous n’oublierez jamais.
Scarface, le personnage principal se faisant tuer à la fin de son propre film.
4. La première affiche de film sur vos murs.
Star Wars.
5. Le personnage de cinéma auquel vous vous identifiez le plus.
Taz (Bouftou), le diable de Tasmanie des Looney Tunes. Rien ne l’affecte. Je l’adore.
6. Le regard caméra qui vous a le plus impressionné.
Ferris Bueller dans La folle journée de Ferris Bueller.
7. Le film qui vous a le plus fait voyager.
Le Patient anglais.
8. Si vous deviez vivre dans un film, ce serait…
Probablement Star Wars…
9. Le film qui vous a le plus fait peur.
L’Exorciste. Quand j’étais gamin je détestais Poltergeist, quand la télé se mettait à faire du bruit.
10. Le film avec lequel vous avez le plus ri.
Forrest Gump.
R. Malcolm Jones grandit à Brooklyn, New York, avant de déménager à Miami à l’adolescence. Aussi longtemps qu’il se souvienne, raconter des histoires l’a toujours particulièrement intéressé, un désir qu’il a d’abord exprimé à travers les chansons de rap qu’il écrivait pour ses amis et plus tard à travers sa poésie. À l’âge de 12 ans il réalise son premier clip vidéo, en collant des extraits de scènes de films. Sa mère était une fervente adepte de la série Alfred Hitchcock Présente et à ce titre, Jones le considère comme une de ses premières influences.
Il suit des études à la University of Miami où il reçoit un double diplôme en Lettres Anglaises et Études Cinématographiques. Il ne considère pas qu’une école de cinéma soit une étape indispensable dans la vie d’un cinéaste, “elle ne peut pas te rendre plus créatif mais elle offre des occasions de s’entraîner”. Le temps qu’il a passé à l’université lui a permis de trouver sa voix en tant que créateur et lui a facilité l’accès à un certain nombre de films, notamment du cinéma étranger, qu’il n’aurait pas pu voir autrement. C’est aussi là bas qu’il a pu mesurer l’effet de ses créations visuelles sur un public. Pendant sa scolarité il reçoit le Eastman Kodak Award pour son premier court-métrage d’étudiant, devenant un des plus jeunes primés, ce qui lui a permis de dépasser ses doutes sur une possible carrière dans le cinéma. Après l’université, Jones réalise de nombreux clips musicaux. “Je voulais travailler et payer mes factures, mais je ne voulais pas faire l’assistant, je voulais réaliser”.
Quand on lui demande quelles sont ses influences, il commence par parler de Steven Spielberg. Il a grandi en regardant ses films et se rappelle tout particulièrement de E.T., l’extra-terrestre et La liste de Schindler. L’œuvre de Spike Lee est aussi mentionnée, ainsi que le néo-réalisme italien, et tout particulièrement les films de Federico Fellini. Jones déclare être plus attiré par les films dramatiques indépendants, ceux avec une touche de comédie, même si il admet savourer à l’occasion les blockbusters et les films d’horreur. Pour réussir en tant que cinéaste aujourd’hui, il estime que le réalisateur doit savoir écrire, ou au moins être capable de décomposer un scénario.
The Magic City, son premier long-métrage, raconte l’histoire d’un groupe de jeunes filles de Liberty City, un des quartiers de Miami, confrontées à des problèmes familiaux pendant leurs vacances d’été. Le film est financé en indépendant : Jones avait déjà traversé l’épreuve de voir ses projets de films abandonnés par des studios, ce qui l’a motivé pour financer son propre film. Le scénario est fondé sur l’enfance du réalisateur et de ses amis, leur vie dans leur quartier et la lutte quotidienne pour surmonter les défis du quotidien, mêlant les événements réels dramatisés et une touche de fantaisie. Le tournage s’est déroulé sans problèmes, malgré le fait que la production a eu à affronter un ouragan, un des inconvénients habituels de Miami. Jones se rappelle du dernier jour de tournage comme d’un moment doux-amer, mêlant l’excitation due à l’avancée du projet en post-production et la tristesse de devoir dire au revoir à ses jeunes actrices. “Elles portent le film, quand elles comprenaient ce que je voulais accomplir et que leur personnages prenaient vie sur mon moniteur, c’était magique.”
Aujourd’hui R. Malcolm Jones développe un projet de série TV adaptée du film The Magic City.